Le point récap'

Publié le 14 septembre 2024 à 12:52

L'hyperphagie boulimique est aujourd'hui reconnue comme un trouble des conduites alimentaires dans le DSM-5 (https://fr.wikipedia.org/wiki/DSM-5). Mais d'autres comportements compulsifs atypiques existent, pourtant peu connus (hyperphagie prandiale, syndrome d'hyperphagie nocture, compulsions programmées, grignotages compulsifs). Ils entraînent eux aussi une grande souffrance, une relation conflictuelle à la nourriture et au corps, sans pour autant regrouper tous les critères diagnostiques de l'hyperphagie boulimique.

 

Le mécanisme des crises d'hyperphagie boulimique est complexe. Nous naissons tous mangeurs intuitifs, jusqu'à ce que divers processus dérèglent notre comportement alimentaire, la restriction cognitive, la restriction calorique, les insatisfactions corporelles, le manque de compétences émotionnelles et, parfois, l'externalité (On appelle externalités, ou effets externes, les transferts de valeur sans compensation monétaire qui dépendent des choix d'autres producteurs /effets externes de production/ ou d'autres individus /effets externes de consommation/) et l'impulsivité peuvent amplifier le recours à des comportements à risques tels que les crises alimentaires.

 

Les restrictions, calorique ou cognitive, nous déconnectent de nos signaux corporels au moment présent, créent de la frustration, empêchent de couvrir les besoins de notre corps, nous insécurisent et augmentent l'impulsivité au moment des crises.

 

La honte corporelle et les insatisfactions diminuent l'estime de soi. Cette détresse augmente paradoxalement le besoin d'avoir recours à la nourriture pour soulager ces émotions désagréables.

 

Les personnes souffrant d'hyperphagie boulimique ont souvent de faibles compétences émotionnelles. La crise vient combler un sentiment de vide ou anesthésier des émotions, voire être d'origine traumatique.

 

Les pensées permissives (qui permet trop facilement, qui tolère beaucoup) précèdent souvent une crise d'hyperphagie : ces schémas de pensée valident et autorisent la crise, par sentiment d'impuissance, de résignation, d'échec ou la sensation d'addiction au comportement.

 

Alice Hussonnois - L'hyperphagie boulimique chez l'adulte - éditions Mardaga

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