Le 6 septembre de l'an sans ère

Je vois toujours la porte, elle est là et je m’épuise encore et encore à essayer de l’atteindre en force mais je n’y arrive pas, je n’y accède pas, le chemin que je m’entête à prendre reste une impasse. L’image de la roue d’hamster réapparait avec son lot d’angoisses et cette violence des manques et du vide.

Je comprends que, pour l’instant, cela ne sert à rien de m’évertuer à déployer une énergie folle dans cette direction, ma voie est autre. Certainement dans l’observation, l’attention et le questionnement adéquat. Exemple : « Pourquoi cette roue d’hamster réapparaît sans cesse ? Quel est son utilité ? Comment puis-je dépasser ce rouage ? Où est le chemin ? …».

Observer, m’observer dans la douceur et la bienveillance, me semble un sacré défi pour quelqu’un qui n’a jamais appris et su le faire. M’entendre, m’écouter, accéder à « mais et moi/ mes émois » sans oublier ce moi violenté construit tant bien que mal sur des champs de ruines imposés, devraient être le seul leitmotiv en devenir pour trouver le/mon chemin de guérison.

Depuis quelques jours, par moment, je suis capable de repérer certaines de mes pulsions alimentaires plus ou moins fortes. Comme ces moments sont douloureux autant psychiquement que physiquement. Dans ces instants, fréquemment, la colère surgit, la colère après tous ces professionnels de santé, la société, ma famille (notamment ma mère) qui privilégient encore trop souvent les interdits et la restriction cognitive, sans jamais parler de maladie psychiatrique des troubles du comportement alimentaire (TCA).

Ce mal tentaculaire, insidieux, vicieux et honteux qui a éclaté ma personnalité, la dispersée, en morceaux aux miles coins de tout et de rien me laisse une sensation d’échec et d’agonie lente qui n’en finit pas : la roue d’hamster !!!???